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Le mariage d’enfants est une violation des droits humains. Malgré les lois qui l’interdisent, cette pratique reste courante. Une fille sur cinq à travers le monde est mariée ou en union avant l’âge de 18 ans. Dans les pays en voie de développement, cette proportion s’établit à plus du double, avec 36 % des filles mariées avant l’âge de 18 ans et 10 % avant l’âge de 15 ans.

Le mariage de mineures met en danger la vie et la santé de jeunes filles et restreint leurs perspectives d’avenir. Les filles poussées à un mariage précoce tombent souvent enceintes alors qu’elles sont encore adolescentes, ce qui augmente le risque de complications lors de la grossesse ou de l’accouchement. Ces complications sont la principale cause de mortalité chez les adolescentes les plus âgées. 

L’UNFPA encourage les lois, textes et programmes visant à mettre fin au mariage d’enfants. Le Fonds soutient les investissements fondés sur les preuves, centrés sur les jeunes filles, et destinés à renforcer leur autonomie à l’aide d’informations, de compétences et de services nécessaires à leur bonne santé, leur éducation et leur sécurité, afin qu’elles vivent sereinement leur passage à l’âge adulte. L’UNFPA accompagne aussi les jeunes femmes mariées, notamment en matière de planification familiale et de santé maternelle.

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Une privation de droits

Le mariage d’enfants prive les mineures du droit de choisir avec qui et quand ils ou elles souhaitent se marier. Cette décision d’adulte, l’une des plus importantes de leur vie, doit être prise librement, sans peur ni contrainte. Presque tous les pays s’accordent sur ce point.

De nombreux accords internationaux condamnent le mariage d’enfants, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. La Conférence internationale sur la population et le développement de 1994 a aussi lancé un appel aux différents pays afin de mettre un terme à cette pratique.

Malgré des engagements quasi universels pour l’élimination du mariage d’enfants, 19 % des filles sont encore mariées avant l’âge de 18 ans, e qui représente une moyenne de plusieurs dizaines de milliers de mariages d’enfants chaque jour. 5 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Les mineures soumises au mariage ou à l’union précoce sont privées de leur droit à l’égalité, à l’éducation, à des conditions de vie décentes garantissant leur santé, ainsi qu’à leur bien-être et à celui de leur famille.

Des conséquences sur la santé, l’avenir et la famille des filles

Le mariage de mineures atteint directement leur bien-être et leur santé. Ces mariages précoces sont souvent suivis d’une grossesse, même si les jeunes filles ne sont pas physiquement ou psychologiquement prêtes à porter un enfant. Dans les pays en voie de développement, la grande majorité des accouchements chez les adolescentes se produisent dans le cadre d’une union ou d’un mariage. Dans ces pays, les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la principale cause de mortalité chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans.

Les jeunes filles mariées précocement sont également plus exposées aux infections sexuellement transmissibles, comme le VIH. Lorsque les filles sont mariées jeunes, elles sont souvent contraintes à abandonner leurs études pour assumer un rôle de femme au foyer. Les jeunes filles déscolarisées ont davantage de problèmes de santé et de moins bonnes perspectives économiques que celles qui poursuivent leurs études, et leurs propres enfants tendent à être plus défavorisés.

Les facteurs qui contribuent au mariage d’enfants

Le mariage d’enfants est l’un des effets toxiques des inégalités économiques et de genre. Les filles qui y sont confrontées sont souvent peu scolarisées et plutôt issues de zones rurales. Beaucoup de parents en situation de précarité placent dans le mariage arrangé de leurs filles l’espoir d’un avenir meilleur pour ces dernières, en s’assurant qu’une autre famille sera responsable d’elles. C’est le cas également lors des crises humanitaires, car de nombreux parents craignent alors de ne pas pouvoir protéger leurs filles. Certains croient, à tort, que le mariage les protégera des violences sexuelles, accrues en temps de crise.

Certains parents voient leurs filles comme des fardeaux ou des monnaies d’échange, un aspect qui tend à s’accentuer en cas de crise. Dans les régions où la famille de la mariée doit verser une dot à la famille du marié, plus les mariées sont jeunes, moins les dots seront élevées, ce qui incite les parents à marier leurs filles tôt. Inversement, lorsqu’une compensation est versée par la famille du futur époux, certains parents en difficulté peuvent choisir de marier leurs filles pour en tirer un revenu.

Le plus souvent, les mariages de mineures se produisent par manque d’alternatives. Quand les jeunes filles ont le choix, elles se marient plus tard.

Comment mettre un terme au mariage d’enfants

Le taux mondial de mariage d’enfants tend à diminuer. De récentes statistiques indiquent que 25 millions de mariages d’enfants ont pu être évités au cours de la décennie écoulée. Dans les années 2000, une femme sur trois entre l’âge de 20 et 24 ans avait été mariée étant encore enfant. En 2018, ce chiffre ne se montait plus qu’à une femme sur cinq.

Il n’en reste pas moins que les progrès sont inégaux et que le recul du mariage d’enfants reste trop lent. Du fait de la croissance démographique que connaissent les régions où le mariage d’enfants est plus répandu et où les conséquences de la COVID-19 sont plus fortes, le nombre total de mariages d’enfants devrait augmenter d’ici à 2030. Pour inverser la tendance, nous devons absolument accélérer nos initiatives en vue d’éliminer le mariage d’enfants.

Or, il est étonnant de constater que l’objectif de mettre fin au mariage d’enfants n’exige pas de grands moyens financiers. En 2019, l’UNFPA a publié une étude conjointe avec l’Université Johns Hopkins, en collaboration avec l’Université de Victoria, l’Université de Washington et Avenir Health, estimant le coût de l’éradication du mariage d’enfants dans 68 pays où se produisent près de 90 % de ces mariages. Les chercheur·euse·s ont conclu que le coût pour mettre un terme au mariage d’enfants dans ces pays d’ici à 2030 s’élèverait à seulement 35 milliards de dollars, soit environ 600 dollars pour faire annuler le mariage d’une enfant. 

Les lois en vigueur s’opposant au mariage d’enfants doivent être appliquées, en particulier lorsque les filles risquant d’être mariées avant l’âge adulte, ou qui le sont déjà, sont en quête de protection et de justice. L’âge légal du mariage doit par ailleurs être relevé à 18 ans dans les pays où ce n’est pas encore le cas. La législation ne constitue cependant qu’un cadre d’application. Tant que ces pratiques seront jugées acceptables par la société, elles ne pourront disparaître totalement.

Gouvernements, société civile et autres partenaires doivent travailler ensemble afin d’assurer aux jeunes filles l’accès à l’éducation, à l’information et aux services de santé, à une éducation complète à la sexualité, ainsi qu’à la formation aux aptitudes de la vie quotidienne. Les filles qui parviennent à poursuivre leurs études et à rester en bonne santé ont alors plus de choix et sont davantage en mesure de se soustraire au mariage précoce. 

Enfin et surtout, il faut soutenir les jeunes filles déjà mariées. Elles ont besoin de services de santé reproductive pour les aider à éviter des grossesses précoces et les infections sexuellement transmissibles comme le VIH. Celles qui tombent enceintes doivent pouvoir bénéficier de soins appropriés tout au long de leur grossesse, de leur accouchement et de la période post-partum. Si elles le souhaitent, un accompagnement dans le retour à l’école, afin de reprendre un cursus traditionnel ou alternatif, est également essentiel.

Toutes ces mesures permettront d’améliorer l’autonomie corporelle des filles, leur contrôle sur leur propre existence, la santé des familles et l’égalité des genres et, en définitive, de renforcer les sociétés et de dynamiser les économies. Aucune société ne peut se permettre les pertes causées par le mariage d’enfants que sont les opportunités manquées, les talents gâchés ou les traumatismes personnels.

Le rôle de l’UNFPA

L’UNFPA s’engage à apporter des solutions fondées et concrètes dans la lutte contre le mariage précoce, en mettant l’accent sur les actions transformatrices en matière d’égalité des genres, pouvant être déployées à grande échelle et de manière durable. L’UNFPA collabore avec les gouvernements et les partenaires de la société civile à tous les niveaux, afin de promouvoir et protéger les droits des filles, notamment en contribuant à l’élaboration de politiques, de programmes et de lois en matière de santé sexuelle et reproductive, d’égalité des genres et de jeunesse, visant à transformer les normes de genre et à endiguer le mariage d’enfants. Un grand nombre d’initiatives, comme le Programme mondial UNFPA-UNICEF visant à accélérer la lutte contre le mariage d’enfants, permettent aux jeunes filles de connaître et de faire valoir leurs droits, notamment le droit fondamental de choisir à l’âge adulte avec qui et quand elles souhaitent se marier.

Dernière mise à jour le 2 février 2022   
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Chaque jour, des dizaines de milliers de filles sont forcées de subir un #mariageforcé. C'est une violation des droits de la personne.

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